mercredi 27 janvier 2010

Recherche fondamentale (1)

La notion de recherche fondamentale est certainement aussi ancienne que l'humanité, de tout temps les humains ont eu besoin de chercher à comprendre le monde dans lequel il vivait. Dans les temps anciens la recherche fondamentale, même si elle était probablement inconsciente était intimement liée à la survie à long terme de l'espèce et donc à sa capacité à s'adapter et à se développer. Objectivement l'humain n'est pas ce qui se fait de mieux au niveau de l'adaptation physique au milieu ; sa force musculaire est faible comparée à celle de singes même de petites tailles, sa vitesse de déplacement est lente et sa capacité à grimper aux arbres pour se réfugier ou cueillir des fruits est limité. Pour survivre, l'humain a donc dû développer son intelligence, sa ruse, ses capacités à évaluer rapidement une situation et à échafauder des plans. Cette intelligence l'a forcément amené à se poser des questions sur son environnement et sur le pourquoi des choses. Certains individus ont donc dû très tôt observer, analyser ce qu'ils percevaient, élaborer des théories, mettre celles-ci à l'épreuve en vérifiant leur cohérence par rapport aux observations ou en faisant des prédictions sur ce qui allait se passer après tel ou tel évènement. On a là tous les éléments d'une démarche scientifique, celle de la recherche fondamentale.

Dans l’antiquité, le modèle d'Aristote où les astres sont accrochés sur des sphères creuses et imbriquées, bien que simpliste, était tout de même une vision de l'Univers qui témoignait d'une volonté de comprendre le monde. Le fait d'observer que certains astres (les planètes) semblaient errer parmi les étoiles et parfois rebrousser chemin était la constatation que le modèle ne fonctionnait pas et qu'il fallait le modifier afin de rendre compte de l'observation. C'est ce qui a été fait par Hipparque deux siècles plus tard lorsqu'il a élaboré sa théorie des épicycles qui a été elle-même améliorée par Ptolémée quatre siècles après. Depuis, notre conception de l'Univers a considérablement évoluée, mais la démarche est la même. Le fait d'observer aujourd'hui, que l'expansion de l'Univers s'accélère, nous a conduits à introduire le concept d'énergie noire dans le modèle du big-bang, afin de reproduire ce que nous mesurons. Il est quasi certain que cette énergie noire n’est qu’une version moderne des épicycles et que la "réalité" est sans doute bien différente. Une bonne théorie est une théorie qui reproduit ce que l'on observe à un instant donné et qui est suffisamment prédictive pour résister quelque temps à l'épreuve des expériences, jusqu'à ce que d'autres observations bouleversent tout et conduisent à une nouvelle théorie bien meilleure que la précédente, mais finalement à peine moins imparfaite.

On pourrait citer des milliers d'exemples: les hommes ou les femmes de la préhistoire faisant chauffer intensément de drôles de cailloux et découvrant le cuivre, ou simplement ceux, qui levant le nez au ciel se sont interrogés sur l'origine des phases de la Lune. Ceux qui se sont posés des questions et ont essayé de comprendre le pourquoi des choses étaient des chercheurs, ils ont contribués à bâtir l'édifice de la science.

La recherche fondamentale est une quête sans fin, elle permet de faire reculer petit à petit les frontières de la connaissance et à chaque fois que l'une d'elle est franchie ce sont de nouveaux horizons qui se présentent et qu'il faut conquérir.

A suivre...

2 commentaires:

  1. Tres bien dit, je ne me suis jamais posé la question de ce ue pouvait etre la recherche fondamentale il y a des siecles ou des millénaires. l'approche que tu nous proposes est tres interessante et j'y adhère tout à fait.

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