dimanche 20 décembre 2009

Google: une révolution en marche

Nous assistons actuellement au tout début d'une véritable révolution technologique qui aura un impact majeur sur la société. Contrairement à ce qu'on pourrait penser, cette révolution n'est pas basée sur de nouveaux objets comme ça a été le cas au cours des 100 dernières années où nous avons vu fleurir toutes sortes d'appareils censés améliorer le confort. La vraie révolution actuelle est virtuelle. Certes elle s'appuie sur une technologie sans cesse améliorée, mais l'objet n'est plus la principale innovation, ce sont les programmes, les codes, les algorithmes qui sont vraiment nouveaux. La révolution a commencé dans les années 90 avec l’invention du Web par Tim Berners-Lee et Robert Cailliau. Celui-ci a servi de catalyseur pour l’introduction et le développement de technologies déjà existantes comme l’Internet où le mail dans la plupart des foyers suffisamment aisés pour se les offrir. La première bulle Internet a explosé 10 ans après l’invention du Web en raison de l’inadéquation des applications proposées par les « dot-com » par rapport aux futurs besoins de la société. Parmi ces applications, il y a toutefois eu très tôt quelques moteurs de recherche dont l’ambition était de répertorier et d’indexer le contenu du Web. Nombre d’entre eux ont disparu mais Google est resté. Sergey Brin et Larry Page avaient compris dès le début que celui qui arriverait à organiser l’accès à l’ensemble du contenu du Web aurait une emprise majeure sur la société. Curieusement Google n’a quasiment pas été concurrencé, rapidité et simplicité ont été les idées forces de l’outil qui s’est peu à peu imposé au monde entier sans alternative sérieuse. Le système d’indexation était en fait l’élément manquant de l’invention originale. Le Web est une formidable source de savoir à partir du moment où l’information peut arriver jusqu’à celui qui désire apprendre.

Le flot de savoir et d’informations qui se déverse sur le monde est un élément profondément perturbateur par rapport au politique. Chaque action, chaque parole des gouvernants est maintenant diffusée, analysée, commentée. L’accès à l’information doublé de la capacité à acquérir le savoir nécessaire à sa compréhension est probablement l’élément le plus révolutionnaire et subversif qui soit apparu ces dernières années. Le peuple peut maintenant se rendre compte par lui-même que ses dirigeants font n’importe quoi, cette prise de conscience n’est plus viscérale (donc vouée à l’échec) comme elle a pu l’être au moment des grandes luttes ouvrières, elle est raisonnée, réfléchie et basé sur l’intelligence. Le plus étonnant est que la classe dirigeante du vieux monde ne se rend pas compte de cette révolution en marche, son mode d’apprentissage basé sur des systèmes obsolètes lui fait ignorer totalement la puissance du virtuel.

Quelques combats d’arrière garde subsistent, les lois HADOPI DADVSI et autres LOPPSI sont autant d’inepties. Ces lois sont celles de l’immobilisme. Récemment la bataille s’est portée contre la numérisation des livres, alors qu’on est tout proche d’être capable de mettre en ligne tout le savoir du monde ! Ces évènements ne sont que des péripéties qui ne font que retarder l’inéluctable.

Google encore une fois, a parfaitement compris l’enjeu. Il ne s’agit pas de faire de l’argent en faisant payer l’accès aux ressources, mais bien au contraire d’ouvrir gratuitement et totalement les portes du savoir et de l’information et de se faire payer sur les produits dérivés. C’est ainsi que cette société fait 4.5 milliards de dollars de bénéfices annuels basés uniquement sur du virtuel. Google met en œuvre près de 2 millions de serveurs répartis dans le monde, sans que l’utilisateur de base ne débourse directement un seul centime. Ce succès est bien la preuve que de nouveaux modèles économiques sont possibles.

L’omniprésence de Google liée à l’importance du virtuel dans la société tel qu’expliqué plus haut, peut être une source d’inquiétude. Il est indispensable qu’une prise de conscience ait lieu afin de garantir la pluralité des sources d’indexation de l’information. Un filtrage de l’information, ou même simplement une présentation biaisée des résultats des recherches peut potentiellement avoir un impact planétaire. Vu l’avance acquise par Google, il est à souhaiter que la vision de ces dirigeants soit empreinte d’humanisme.

1 commentaire:

  1. Article interessant dans le monde sur le piratage et ce qu'en pense Coppola
    http://cinema.blog.lemonde.fr/2009/12/22/coppola-le-live-cinema-et-le-piratage-bonus/#xtor=RSS-32280322

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